lundi
13 novembre 2017

OUVERTURE DES PORTES : 20H30
DÉBUT DU CONCERT : 21H00

TARIFS INDIQUÉS HORS FRAIS DE LOCATION

Tarif

PLEIN 20€ / PRÉVENTE 17€ / réduit 17€

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MUSIQUE DU MONDE

TRIO LOPEZ-PETRAKIS-CHEMIRANI

Au royaume de la création contemporaine, il est des rapprochements dont le sens coule de source, des musiques qui nous rendent l’horizon, des airs frappés de lumière. Les œuvres façonnées par Stelios Petrakis, Bijan Chemirani et Efrén Lopez sont de cette trempe. Elles possèdent nos sens, pénètrent notre imagination et en font le siège jusqu’à l’exaltation.
Miroir d’une amitié aux longs cours, ce trio est une évidence jaillie en terre de Crète il y a dix ans, bien avant qu’un premier album ne se concrétise (Mavra Froudia – Celles Negres, 2011). C’est là l’avantage de l’île, conservatoire de traditions ouvert aux quatre vents : par les voies de l’improvisation, le monde entier s’y relie.

La musique de Stelios Petrakis, enfant de Sitia, est gorgée d’un soleil ancien nous ramenant à l’époque minoenne (2000 ans avant J.-C.), tandis que la culture crétoise rayonnait sur l’ensemble de la Méditerranée. La petite vièle à trois cordes lyra devient très tôt sa compagne. Il l’apprend auprès des maîtres Giannis Dandolos, Ross Daly et Eleni Drettaki avec passion. Il y adjoint plus tard le luth insulaire laouto et le lavta ottoman.
Ambassadeur de la tradition crétoise avec son Quartet, Stelios fait souffler l’esprit de la danse et des fêtes villageoises. Au caractère introspectif des modes orientaux se substitue une enivrante clarté. Stelios est également luthier et sous les sables de l’inspiration, cet « art du bois qui sonne » a valeur de trésor.

Le Marseillais Bijan Chemirani est l’un de ces musiciens-héritiers obnubilé par la conquête de nouveaux territoires sonores. Nourri à la tradition savante persane, aux roulements et aux trilles, il doit sa maîtrise des percussions tombak et daf à son père Djamchid, disciple du grand Hossein Teherâni, et à son frère Keyvan.
Au terme d’une laborieuse initiation, Bijan croisa vite la route d’artistes qui confirmèrent son destin caméléon : Dariush Talai, Ballaké Sissoko, Sting, Socrates Sinopoulos, Serge Teyssot-Gay, Renaud Garcia-Fons et tant d’autres. À 22 ans, il signait son premier album avec la complicité de Ross Daly ; à 28 ans, il fondait le merveilleux ensemble Oneira ; et chaque année jusqu’à aujourd’hui, il donne vie à une foule de songes musicaux.

Leur complice n’est autre que l’instrumentiste espagnol Efrén Lopez qui, lorsqu’il n’écume pas la planète, a désigné La Canée (Crète) comme le creuset de sa vie sédentaire. Celui qui se rêva rockeur avant de se faire troubadour se dédie aux cordes frottées ou pincées : vielle à roue, rubab afghan, oud, guitare fretless, bağlama ou encore kopuz turco-mongol.
Parallèlement à son travail avec l’Ham de Foc, Efrén approche Ross Daly, Mehmet Erenler, Daud Khan Sadozai, Erol Parlak ou Yurdal Tokcan. Il explore la musique médiévale et les répertoires traditionnels de Méditerranée ; s’implique dans l’organisation Labyrinth ; contribue à l’ensemble Oni Wytars ; compose à tour de doigts.

À relire leur parcours, ces trois là n’auraient pu devenir autres que des artisans du beau. Les frontières pour eux ne riment à rien. Leur appartenance à une même génération, attachée à la préciosité de l’héritage mais férue du vol libre, finit de les unir.
Au fil de leur album Taos (2017), leur alliance peint des paysages larges, foisonnants, organiques, où percent les effets subtils. Même si l’on reconnaît des influences anatoliennes ou afghanes, leur destination semble aussi chamarrée, somptueuse et insaisissable que les atours du paon (taos). Choisi comme totem, l’animal mythique « au cent yeux » incarne la fertilité et le réveil de la nature… La leur ?

Edith Nicol – 17 sept. 2017

Efrén Lopez : plusieurs cordophones
Stelios Petrakis : Lyra Cretoise, Luth
Bijane Chemirani : percussions